Banner_BONART

Des expositions

Le point de vue de Didi-Huberman

Image, émotion et utopie au CCCB.

Vicente Escudero, Oriol Maspons (1958). MNAC
Le point de vue de Didi-Huberman

Les passions sont l’impulsion véritable qui anime les êtres humains. Grâce à l’émotion (emotio, emovere) nous parvenons à bouger, à sortir de notre zone de confort. Depuis ses origines, l’art a la capacité de générer des émotions. Il est clair que l’émotion est déterminante dans la création, mais aussi dans la contemplation de l’art. Tout ce qui est capable de provoquer l’émotion la plus forte peut être qualifié de sublime. C’est pourquoi ce qui est sublime dérange toujours, il produit un défi en obligeant l’homme à affronter – à partir de sa propre limitation – l’illimité, l’indéterminé et l’incommensurable. D’une certaine manière, tout l’art contemporain n’est qu’une conséquence directe de cette irruption du sublime, de cette volonté de transgresser et d’explorer l’inconnu.

Le point de vue de Didi-Huberman La danse des coquelicots, Joan Miró (1973). MNCARS

L'une des expositions marquantes du programme du CCCB de cette année est Dans l'air en mouvement..., organisée par le philosophe et historien de l'art Georges Didi-Huberman (Saint-Étienne, France, 1953), l'un des penseurs européens les plus interdisciplinaires et l'une des figures les plus pertinentes de la pensée actuelle, reconnue internationalement. Il s'agit d'une coproduction du CCCB et du Musée national centre d'art Reina Sofia qui fait l'éloge du pouvoir que provoquent les émotions. Conçu comme un jeu libre d’associations et de connexions, il donne lieu à un parcours articulé en chapitres thématiques pour répondre aux questions soulevées par les réponses émotionnelles. Les œuvres de Goya, Pablo Picasso, Joan Miró, Baruch Spinoza, Friedrich Nietzsche, Tatiana Trouvé, Víctor Erice, Pier Paolo Pasolini, Corinne Mercadier, Juli González, Alberto Giacometti, Harun Farocki, Henric Michaux, Oriol Maspons et Unica Zürn, entre autres, sont disposées sous forme de constellations dans le cadre d'un processus de couplage dialectique pour étudier le pouvoir des images lorsqu'elles sont combinées et ont convergé les uns avec les autres. La thèse part du principe que l’art permet l’expression de questions complexes et subtiles qui interpellent directement le récepteur à travers sa propre expérience vitale et affective, tout en soulignant la puissance sous-jacente que le langage artistique a eue au fil des siècles et sa dimension sensible.

Le point de vue de Didi-Huberman Disparate de toritos (Lluvia de toros), Francisco de Goya i Lucientes (1815 - 1824). Col·lecció Banco de España. Fotografia de Joaquín Cortés

Son titre, tiré du Romancero gitano (1928) de Federico García Lorca, fait appel à l'émotion débordante où entrent en jeu l'idée du duende de Lorca et son regard sur l'enfance. L'un des poèmes, Romance de la lune, luna, est construit autour d'une puissante image symbolique centrale qui relie la figure d'un enfant et la présence de la lune. À partir du regard d’une créature, dans un contexte historique troublant comme celui actuel, Didi-Huberman explore, à travers des réflexions théoriques et graphiques de différents artistes et philosophes, le pouvoir évocateur des images et la capacité transformatrice de l’émotion qui transcende l’individuel pour devenir collectif.

Le point de vue de Didi-Huberman Watching the burning city, I cried ceaselessly, Toshiko Kihara (1975). Col·lecció The Hiroshima Peace Memorial Museum

LH_BONART_180X180SD_BONART_180X180

Ils peuvent vous
intéresser
...

GC_Banner_TotArreu_Bonart_817x88