Des expositions
La réalité blessée
Exposition visible jusqu'au 18 janvier à l'Espais Volart de la Fondation Vila Casas.
En 2022 et 2023, Toni Giró (Barcelone, 1966) a présenté deux expositions intitulées « L'obsolet absolut » à Can Manyé à Alella et « Revelacions 2013-2019 » à la Galerie El quadern robat de Barcelone. Elles ont mis en avant les deux axes caractéristiques de sa recherche. Avec un regard contemporain sur l'art conceptuel, il a présenté, d'une part, l'occupation de l'espace par des sculptures agrandies et, d'autre part, un message de dénonciation sociale, économique et politique face aux contradictions de la société actuelle. À partir d'espaces de réflexion, il nous invite aujourd'hui à questionner l'attitude à adopter face à un conflit à travers l'alternance des médias, en adoptant différents langages. Les Espaces Volart de la Fondation Vila Casas présentent le projet « Sòlid que es fond en l'aire » , qui rassemble une sélection d'œuvres de Toni Giró.
L'exposition, organisée par l'artiste lui-même, rassemble trois décennies d'expérimentation et a été conçue comme un scénario où le spectateur découvre des interventions dans son parcours, comme des dialogues et des monologues utilisés comme des artefacts de la pensée construisant un récit de remise en question permanente. Il ne s'agit pas d'un récit anthologique, mais plutôt d'un champ complexe de relations et de connexions « où des complicités s'établissent entre elles afin de surmonter la distance chronologique et de mettre en jeu la multiplicité des sens », selon ses propres termes.
En tant qu'artiste, il concentre ses efforts sur la transformation de l'espace, sa mise en scène. Il se distingue par sa capacité à transfigurer la sculpture en architectures habitées, jusqu'à atteindre une symbiose entre les deux disciplines. Il conçoit une macro-installation composée d'un grand nombre de petites structures, objets, dessins, photographies et sculptures qui s'articulent en se déployant vers le sol et en s'élargissant vers les murs.
La particularité de ce montage, accessible à tous, renforce le concept scénographique, où le visiteur devient acteur et se sent partie prenante de la dramaturgie et de la représentation dans son ensemble. L'auteur explore le présent avec ironie pour souligner les limites de la contemporanéité. Partant d'une approche conceptuelle et d'un engagement dénonciateur, il teste les limites convenues, car c'est dans ces marges que bat l'impulsion vitale. Dans sa carrière, il est important de souligner l'importance qu'il accorde à la récupération de la mémoire nostalgique et du temps perdu dans la recherche de nouvelles significations pour les objets qui peuplent son environnement vital.
