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Des expositions

Jaume Plensa à la cave centenaire du CVNE

L'artiste catalan présente une installation de gongs qui dialogue avec le temps, le corps et l'espace.

© James Sturcke
Jaume Plensa à la cave centenaire du CVNE
bonart haro - 09/06/25

La CVNE (Compañía Vinícola del Norte de España) ouvre à nouveau les portes de son emblématique Nef II – un espace centenaire construit à la fin du XIXe siècle – à l'art contemporain, avec cette fois une œuvre de Jaume Plensa jusqu'alors inédite. L'artiste catalan présente « A lo largo del día », une installation grand format visible dans la cave historique du quartier de la Estació à Haro jusqu'au début 2026.

Jaume Plensa à la cave centenaire du CVNE © James Sturcke

L'œuvre se compose de 24 gongs suspendus, un pour chaque heure de la journée, chacun portant un mot anglais gravé. Le public est invité à interagir avec eux, à les faire sonner et à laisser la vibration résonner à travers le corps et l'espace. Bien que Plensa soit généralement associé à des sculptures de visages féminins repliés sur eux-mêmes, cette proposition conserve certains éléments qui le caractérisent. Les gongs, comme les figures, conservent un silence chargé de sens, dégageant une énergie contenue qui invite à l'introspection. Ce sont des œuvres différentes, certes, mais animées par la même philosophie poétique. Rocío Plana Freixas, historienne de l'art et connaisseuse de son œuvre, affirme que « Plensa a déjà travaillé avec des gongs dans des lieux liés à l'eau et aux fluides, et il y a quelque chose d'atavique dans cette connexion ». Dans une cave comme celle-ci, entourée de liquides qui exigent également du temps et du repos, l'œuvre trouve également sa place.

Jaume Plensa à la cave centenaire du CVNE © James Sturcke

Comme l'artiste l'a expliqué dans une récente interview accordée à Vanitats, le processus de sélection des œuvres n'a pas été immédiat. « Lorsque CVNE nous a invités à exposer, nous avons passé de nombreux jours, beaucoup de temps, plusieurs semaines à discuter de l'œuvre la plus adaptée. María Urrutia, copropriétaire et directrice marketing du domaine, est venue nous voir à l'atelier. Pour nous, le monde du vin était totalement inconnu. Exposer dans un domaine viticole ? Nous ne savions pas vraiment comment l'intégrer naturellement, mais au bout d'un moment, nous nous sommes dit : « Et pourquoi pas ? » En fait, nous étions sur le point de découvrir que nous avions beaucoup en commun. »

Cette exposition s'inscrit dans l'engagement du CVNE envers l'art contemporain depuis des années. En 2014, ils ont inauguré cette ligne avec « El viento que no vemos », d'Eduardo Chillida, et depuis, des noms comme Cristina Iglesias, Anthony Caro et Pablo Palazuelo sont passés par ici. L'idée est de continuer à construire une histoire où le vin et l'art vont de pair. Selon María Urrutia, « pour nous, l'art et le vin partagent le même langage : celui du temps, de la transformation et de l'émotion ». Et elle ajoute que « Plensa incarne comme nul autre ce dialogue profond entre le visible et l'invisible ».

Jaume Plensa à la cave centenaire du CVNE © James Sturcke

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