Relations et croisements multiples se dessinent lorsque le regard se porte sur l'œuvre de Dionís Escorsa, où il allie représentation, espace, lumière et caractère spectral. L'artiste multidisciplinaire de Tortosa crée « La cloche cosmique et le lac qui respire » à Rocio Santa Cruz du 18 septembre au 22 novembre.
Pour la première fois, Dionis Escorsa présente son travail à la galerie, dans le cadre du Barcelona Gallery Weekend . Cette exposition révèle l'intérêt constant de l'artiste pour l'étude des formes de représentation visuelle et de leur relation avec les éléments qui façonnent l'expérience esthétique. Escorsa nous invite à une relecture à la fois critique et poétique du paysage et de la mémoire familiale, conçus non pas comme des archives statiques ou fermées, mais comme des territoires vivants, en constante transformation, susceptibles d'être réécrits, revisités et revisités à partir de nouvelles sensibilités et perspectives contemporaines.

Dionis Escorsa, La plus haute fleur, 2025.
La pratique artistique de Dionis Escorsa se caractérise par une fusion subtile entre techniques traditionnelles – telles que la peinture et le dessin – et outils technologiques contemporains. Cette combinaison donne naissance à une poétique visuelle riche et suggestive, où la matière et la lumière deviennent des protagonistes essentiels. Ses œuvres se déploient souvent dans des environnements enveloppants, où reflets, ombres et atmosphères configurent une scénographie délicate qui transcende la simple contemplation esthétique. Ces espaces, à mi-chemin entre présence physique et fugacité perceptive, interpellent le spectateur depuis une double dimension : d’une part, ils stimulent les sens par le biais de textures, de lumières et de rythmes visuels ; d’autre part, ils évoquent des couches profondes de mémoire émotionnelle, ouvrant des voies intimes de reconnaissance et de suggestion.

Le lac qui respire, 2025, En collaboration avec Albert Merino.
« J'ai passé toute mon enfance sous le tableau d'un clocher accroché dans la salle à manger de mes parents. Il y a quelques mois, je leur ai demandé si je pouvais l'emporter pour qu'on entende les cloches et qu'il redevienne une horloge. Aujourd'hui, même le jour s'y écoule et on peut y voir en temps réel le même temps qu'à Tavèrnoles, le petit village aux alentours de Vic où mon grand-père l'a peint il y a près d'un siècle », explique Dionis Escorsa.
Dionis Escorsa entremêle délicatement l'intime et le contexte historique, tissant une réflexion profonde sur la mémoire, la représentation et les processus de transmission intergénérationnelle. Par ce dialogue entre l'intime et le collectif, son œuvre transcende les limites de l'expérience individuelle pour s'ouvrir à des significations partagées, où l'expérience particulière se transforme en récit à la résonance universelle.

Dionis Escorsa, La fleur la plus haute, 2025.
La série d'aquarelles « La Plus Haute Fleur » commence par peindre une copie aussi parfaite que possible du clocher original, puis la modifie progressivement. L'ensemble forme un paysage à l'horizon continu et à la lecture séquentielle qui fictionnalise une généalogie patriarcale et nous permet de visualiser le portrait de mon père (à la fois grand-père et autoportrait) faisant sonner les clochettes à l'intérieur du clocher-fleur. Dionis Escorsa.