Arles, dans le département des Bouches-du-Rhône, lieu charnière dans la vie de Vincent van Gogh, accueille une nouvelle édition des Rencontres de la Photographie , festival de photographie qui se tient chaque été dans cette ville de France depuis 1970. La 56e édition se tiendra jusqu'au 5 octobre avec un thème central : les images indisciplinées, qui définit la photographie comme un outil de résistance, de mémoire et de transformation sociale dans un monde globalisé.

Au total, 46 expositions sont réparties dans 26 salles et espaces à Arles, avec plus de cent soixante artistes occupant environ 12 000 mètres carrés d'espace d'exposition. L'un des thèmes principaux est « On Country : Photography from Australia » , la première grande exposition consacrée à la photographie australienne contemporaine, avec une attention particulière portée aux voix des artistes autochtones. L'exposition met en lumière la manière dont ces créateurs explorent la relation profonde et spirituelle avec la terre, appelée « Country » , un concept qui dépasse le territoire physique pour inclure l'identité, la culture et l'histoire ancestrale. Le commissariat, confié à des personnalités telles que Tony Albert, Michael Cook et Brenda L. Croft, met en lumière la manière dont la photographie devient un outil de résistance, de mémoire et de connexion aux racines.

Futurs Ancestraux est une exposition d'art contemporain brésilien avec des photographies de Denilson Baniwa, Rafa Bqueer et Mayara Ferrão. Palmira Puig, Marcel Giró et Germán Lorca, artistes représentés par la galerie RocioSantaCruz, participent à l'exposition « Construction, déconstruction, reconstruction. Photographie moderniste brésilienne (1939-1964) » , organisée par Helouise Costa et Marcella Legrand et visible à LUMA Arles. L'exposition propose une analyse critique de la photographie moderniste au Brésil à travers des œuvres qui déconstruisent et reformulent les langages visuels du moment, mettant en lumière la vision novatrice de ces créateurs dans le contexte artistique et social du milieu du XXe siècle.
Dans cette proposition, la définition d'une identité nationale se conjugue au développement d'un langage visuel propre. Le regard de ces photographes sur la ville moderne émergente donne naissance à de nouvelles façons de percevoir et de représenter la réalité urbaine : vitesse, multiplicité, fragmentation et contraste d'échelles se traduisent en images qui stimulent les sens. Dans Autoportrait avec ombres , Marcel Giró fait dialoguer sa propre ombre avec celle d'un bâtiment ; leur proximité crée un espace ambigu et suggestif, où figure humaine et architecture se confondent dans un jeu visuel empreint de tension poétique.

Depuis plus d'un demi-siècle, les Trobades d'Arles réunissent certaines des plus grandes figures de la photographie internationale, s'imposant comme un lieu de référence et d'expérimentation pour les nouveaux talents. Le festival a su rester à l'avant-garde, anticipant les transformations des médias visuels et les innovations technologiques, avec pour objectif de rapprocher la culture de l'image d'un public large et diversifié. Cette volonté d'ouverture et de renouvellement permanent définit l'esprit d'Arles.