Louise Bourgeois (Paris, 1911- New York, 2010) est installée au Réfectoire du Centre Andalou d'Art Contemporain (CAAC) avec l'une de ses œuvres les plus représentatives. Dans cet espace chargé d'histoire, est présentée Cell (Arch of Hysteria), une installation qui se connecte directement à l'essence du lieu, faisant dialoguer l'art contemporain avec l'architecture ancienne.
La proposition, organisée par Bosco Gallardo et visitable jusqu'au 16 novembre, est une installation d'une grande force visuelle et matérielle. Elle a été créée entre 1992 et 1993 et fait partie de la série de cellules que Bourgeois a développées au cours de sa carrière. L'œuvre est construite avec dix portes industrielles en acier disposées en spirale, formant un espace clos qui abrite une figure humaine en bronze, arquée et décapitée, sur un lit en métal, accompagnée d'une tronçonneuse. Les matériaux utilisés – acier, bronze, bois et fonte – contribuent à renforcer la charge symbolique de la pièce.
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Cell (Arch of Hysteria) explore la relation entre l’espace et l’émotion, transformant l’environnement clos en un miroir du monde intérieur. Comme l’artiste l’explique elle-même, son travail est nourri d’expériences d’enfance, pleines de magie, de mystère et de drame. Ce regard intimiste transforme chaque élément de l’installation en un véhicule pour exprimer ce qui reste souvent caché. Depuis son entrée dans la collection en 1998, la pièce a voyagé dans des institutions telles que le Musée Reina Sofía de Madrid, la Collection Lambert d'Avignon ou le CGAC de Saint-Jacques-de-Compostelle, se consolidant comme une pièce clé dans le panorama artistique international conservé dans les collections publiques de l'État.
Cell (Arch of Hysteria) al CAAC ©Cristina Quicler. Cortesia del CAAC
Le réfectoire du monastère, construit au XVIe siècle et couronné d'un plafond à caissons en bois de 1588, est l'œuvre de Diego Cerezo et Lucas de Cárdenas . Après sa restauration, réalisée entre 1971 et 1978 par Rafael Manzano , l'espace a été adapté à des fins d'exposition, réaffirmant la volonté du CAAC d'utiliser le patrimoine historique pour proposer de nouvelles lectures du présent artistique. Dans cette optique, l’initiative s’inscrit dans le projet du CAAC d’établir un dialogue entre sa collection permanente et les différents espaces du complexe monumental. Cette stratégie vise à enrichir la perception des œuvres et du patrimoine lui-même, en générant de nouvelles formes d’approximation et de compréhension entre le passé et le présent.
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