Des expositions
La figuration des années 80 avec la Peinture Libérée
Mosaïque hétérogène et colorée de peinture figurative au Musée Carmen Thyssen de Malaga.
Les années 80 marquent un avant et un après dans la société espagnole, le postmodernisme s'empare de nombreux secteurs du monde de la culture et l'art passe de ces éléments gris de l'esthétique marqués par le passage de la Dictature à une figuration colorée qui recrée la culture populaire de la Transition. Le Musée Carmen Thyssen de Malaga crée un panorama particulier et le fait à travers l'exposition temporaire Pintura allliberada. La jeune figuration espagnole des années 80, sous le commissariat de Bárbara García Menéndez et Alberto Gil.
Une trentaine d’œuvres avec plus d’une vingtaine d’artistes présents ont façonné le parcours de l’exposition, reprenant la force de la peinture figurative des années 80 qui a laissé place à une nouvelle modernité en parallèle de la transition et de la démocratie. Un changement exigeant dans la peinture, de nouvelles façons d’explorer la création picturale et des propositions créatives qui n’avaient pas été vues en Espagne. Tout cela a donné naissance à une nouvelle figuration de liberté et de multicolore, pleine de thèmes, d’expressivité et de jeunes artistes qui voulaient structurer et composer à partir de nouveaux symboles.
Escena. Personajes a la salida de un concierto de rock, Guillermo Pérez Villalta (1979). MNCARS © Guillermo Pérez Villalta, VEGAP, Málaga, 2025
Jusqu'au 14 septembre, au Palacio de Villalón, au siège de Thyssen à Malaga, vous pourrez voir des œuvres de Guillermo Pérez Villalta, Carlos Alcolea, Miquel Barceló, Patricia Gadea, Ferrán García Sevilla ou Juan Navarro Baldeweg, entre autres, tous avec Madrid comme épicentre commun, lieu où la Movida a émergé dans les années quatre-vingt dans une période d'optimisme et d'enthousiasme. Cependant, ces vingt artistes présents dans Pintura allliberada forment un panorama multiforme où le spectateur trouvera figuration, abstraction, renouveau de l'informalisme du passé, mais toujours sur le chemin de cette nouvelle libération artistique et culturelle qui a pris racine en Espagne dans l'avant-dernière décennie du XXe siècle.
Los borrachos, Carlos Alcolea (1978-1979). Colección Museo Helga de Alvear, Cáceres © Carlos Alcolea, VEGAP, Málaga, 2025
Personnages sortant d'un concert de rock de Guillermo Pérez Villalta est l'exemple le plus représentatif de l'exposition. Une composition qui peut transporter le visiteur dans une rue du quartier de Malasaña, ouvrir la porte de Penta, un bar connu pour la Chica de ayer de Mecano, et nous retrouver avec de la musique rock des années 80 dans un concert festif, caractéristique de cette époque dans la capitale.
Pedro Almodóvar fera également partie de l'exposition et le fera en tant que collectionneur de l'œuvre sans titre d'Ángel Campano. Le réalisateur est une figure clé de cette époque et l'œuvre est une critique d'un monde contemporain basée sur une vision du passé sous la forme d'une nature morte. Un dialogue de confrontation sans préjugés de cette revendication picturale sera le fil conducteur de cette exposition, poursuivant le chemin de montages passés tels que Real (ismes) en 2022 ou Latent Modernity en 2024.
Viaje al Monte Negro, Patricia Gadea (1984). MNCARS © Patricia Gadea, VEGAP, Málaga, 2025
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