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Entretien avec Lucrecia Piedrahíta : « Medellín et la Colombie possèdent une histoire artistique riche et mouvementée »

Entretien avec Lucrecia Piedrahíta : « Medellín et la Colombie possèdent une histoire artistique riche et mouvementée »

Architecte, muséographe et conservatrice d'art, Lucrecia Piedrahíta, forte d'une expérience en journalisme urbain, en études politiques et en théorie critique, a enseigné dans diverses universités nationales et internationales, contribuant au développement de l'art et de la ville à travers le monde universitaire et la gestion culturelle.

Pourquoi avoir programmé les dates de la Biennale de Medellín pour qu'elles coïncident avec celles de Bogotá ?

Le chevauchement des dates s'explique principalement par des économies d'échelle, indispensables à tout projet d'envergure aujourd'hui ; la coordination des calendriers facilite les échanges culturels entre les villes. Il convient également de souligner que la Biennale de Medellín était la première du genre au Brésil.

Comment cette nouvelle biennale s'inscrit-elle dans l'histoire artistique de Medellín et dans l'héritage des précédentes biennales latino-américaines ?

Medellín et la Colombie possèdent une histoire artistique riche et mouvementée, avec des figures importantes telles que Débora Arango, Fernando Botero, Beatriz González, Olga de Amaral, Feliza Bursztyn, Doris Salcedo… La biennale renoue avec cet héritage et actualise l’esprit des premières biennales latino-américaines.

Quel type de dialogue la biennale cherche-t-elle à instaurer entre les artistes, les commissaires d'exposition et les institutions locales et internationales ?

Un dialogue horizontal où des artistes de Medellín comme Alejandro Tobón dialoguent avec des artistes d'autres pays… Nous voulons des liens réels et durables.

Comment les thèmes de la programmation ont-ils été définis pour cette première édition ?

Trois mots : mémoire, ville et avenir. Chaque section explore ces thèmes avec souplesse, privilégiant la diversité conceptuelle.

En Amérique latine, de nombreuses biennales ont dû relever le défi de la durabilité. Comment la durabilité est-elle envisagée ?

Une collaboration entre les secteurs public, privé et communautaire. La pérennité symbolique est garantie par les artistes.

Quel rôle joue l'art colombien contemporain au sein de cette structure internationale ?

L'art colombien compte de plus en plus d'artistes de premier plan aux voix critiques, sensibles et radicales, essentielles à la scène internationale. De Doris Salcedo et Clemencia Echeverri à Ana María Millán, le pays participe aux débats mondiaux.

Comment les communautés et les artistes émergents s'intègrent-ils à la biennale ?

Avec des médiateurs locaux, des ateliers et des résidences. Nous ne voulons pas d'une biennale confinée dans des salles blanches.

Dans quelle mesure est-il important pour vous de réfléchir à une biennale de Medellín en ce moment ?

C’est à la fois un privilège et une responsabilité. Medellín se redéfinit depuis des années, la culture étant un facteur de différenciation, et, de plus, la biennale soulève des questions que la politique ne peut pas ou évite parfois de poser.

Si je devais définir l'esprit de cette biennale en une seule phrase...

Une biennale qui regarde le monde avec la même intensité que celle avec laquelle Medellín apprend à se regarder elle-même.

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