Mariana Pellejero (Buenos Aires, 1974) est une artiste visuelle et sonore argentine qui vit et travaille actuellement à Mar del Plata. Son travail explore les liens entre matière, copie et son, transcendant les frontières entre naturel et artificiel. De mai à octobre, elle expose GEMELITA au Musée d'Art Contemporain de Buenos Aires, où elle réunit une série d'œuvres inédites qui approfondissent son exploration des possibilités techniques et conceptuelles de la copie.

L'artiste crée un espace d'expérimentation artistique où convergent diverses techniques. Parmi celles-ci, on compte le gaufrage, qui consiste à créer des reliefs sur des surfaces telles que le papier, le tissu ou le métal pour leur conférer un effet tridimensionnel et texturé ; le frottage, qui consiste à frotter un crayon sur une feuille de papier posée sur un objet pour en saisir la texture et la forme ; ainsi que les techniques photographiques et la production artisanale de pastels à l'huile. Cet atelier vise à explorer les possibilités expressives de la matière, de l'enregistrement et de l'empreinte comme langages visuels.
Pellejero développe son œuvre en utilisant une grande variété de matériaux et de techniques – gravure, gaufrage, frottage, photographie, pastels à l'huile et installations – qui associent gestes manuels et perception sensorielle. Dans ses œuvres les plus récentes, comme l'exposition « Gemelita » présentée au Musée MAR, il explore les dimensions techniques et conceptuelles de la copie, de la duplication et de la transformation de la matière, en prenant comme référence des formations géologiques anciennes comme le système de Tandilia, dans la province de Buenos Aires.
Parallèlement, sa pratique sonore se déploie à travers l'utilisation d'instruments analogiques et d'objets du quotidien, dans une exploration proche de l'improvisation et de l'expérimentation acoustique. Visuellement et sonorement, son travail invite à une expérience où texture, relief et son s'entremêlent, créant un espace de contemplation et de résonance matérielle.

Pour son exposition, il a travaillé avec des pierres du système Tandilia, l'ancienne chaîne de montagnes qui traverse le centre de la province de Buenos Aires et s'étend jusqu'à la côte atlantique. À travers une série de duplicatas, de stéréogrammes et de stèles de pierre, l'exposition explore les processus de réplication et de transformation de la matière, soulignant la porosité croissante des frontières entre le naturel et l'artificiel.
Mariana Pellejero construit ainsi son propre univers dans lequel la copie, la trace et l’écho – visuel ou sonore – deviennent des outils pour penser la persistance du temps et la mémoire des matériaux.