Le Musée Tàpies a déjà dévoilé sa programmation pour l'année prochaine, une démarche qui réaffirme sa volonté de se réinventer face aux enjeux culturels, sociaux et technologiques qui caractérisent le présent, ainsi qu'à la complexité d'une époque marquée par un profond changement de paradigme. Tout au long de l'année 2026, expositions, programmes publics et éducatifs, et nouveaux projets de recherche exploreront l'univers de Tapia sous des angles renouvelés, ouvrant ainsi de nouveaux espaces de médiation et de dialogue. Par cet engagement, le musée poursuit une réflexion critique sur les historiographies qui ont jusqu'à présent façonné son interprétation.
.
Antoni Tàpies, Nocturne, 1952. Huile sur toile, 73×92 cm. Collection du Musée Tàpies, Barcelone. © Commission Tàpies / VEGAP, 2025.
La saison 2026 se conçoit comme une carte en perpétuelle évolution, traversée de voix dialoguant entre passé et futur. Deux expositions consacrées à Antoni Tàpies éclairent ce chemin : « Antoni Tàpies. Le mouvement perpétuel du mur » , sous le commissariat d’Imma Prieto et Pablo Allepuz, qui retrace ce moment décisif des années cinquante où la matière s’est affirmée comme un langage à part entière ; et « Tàpies, Portabella. Politique de l’amitié », qui explore la force née de la rencontre de deux volontés profondément engagées, transformant la réalité en un espace critique.
Le musée projette également le regard de Tàpies vers l'Inde et, en parallèle, sauve le pouvoir de Marta Palau aux États-Unis, tissant des liens qui traversent les continents et les mémoires.
Avec Àngel Jové. De Intactum , sous le commissariat de Maria Josep Balsach, le visiteur pénètre dans une constellation fragile et fascinante : celle d'un créateur qui, en toute discrétion, a bouleversé les formes et les imaginaires des nouvelles pratiques artistiques des années soixante.

Àngel Jové, Sans titre. Série Métaphysique, 1975. © Collection Rafael Bartolozzi, 2025.
Cristina Lucas, quant à elle, transforme les révolutions industrielles en une expérience sensorielle : un voyage qui se fait entendre, voir et même sentir, grâce à sa collaboration avec la Fondation Ventós. L’exposition propose un parcours à travers les quatre révolutions industrielles qui, depuis le XVIIe siècle, ont modifié le tissu économique, culturel et colonial de la planète. La première d’entre elles, alimentée par le charbon, a inauguré l’ère de la machine à vapeur et déclenché un exode rural massif, transformant à jamais notre perception du travail, du temps et de la vie urbaine.
Enfin, Barcelone et la MTA présenteront pour la première fois l’univers de Penny Siopis. Ses peintures, dessins et films tissent une cartographie émotionnelle qui voyage du nord au sud, révélant des souvenirs persistants, métamorphosés et parfois bouleversants.
Ainsi, la programmation de 2026 devient un espace ouvert où mémoire, matière et imagination dialoguent avec la même intensité.