Le samedi 30 août, Perpignan donnera le coup d'envoi de la 37e édition du Festival international de photojournalisme Visa pour l'Image 2025 , inaugurant ainsi officiellement cette édition. Le festival, qui se déroulera du 30 août au 14 septembre (tous les jours de 10h à 20h), réunira des milliers de visiteurs, professionnels de l'image et photojournalistes du monde entier. Du 15 au 19 septembre et du 22 au 26 septembre, les expositions seront ouvertes aux scolaires.
Pour cette édition, le Festival maintient son engagement à présenter quelques-uns des grands enjeux de notre époque à travers le regard de photographies du monde entier. Les participants pourront visiter les expositions qui seront réparties dans les principaux espaces culturels et historiques de Perpignan. Parallèlement au festival, l'organisation a programmé une série d'activités du 1er au 6 septembre, telles que des conférences, des débats sur les conflits armés, les crises humanitaires, les migrations, l'urgence climatique, ainsi que des récits de résistance et d'espoir.

Photographie de Saher Alghorra en 2023.
Outre les expositions photographiques, six projections nocturnes (du 1er au 6 septembre au Campo Santo à partir de 9h30), des débats et des rencontres avec des professionnels seront également proposés, ce qui en fera un lieu de rencontre incontournable pour le journalisme graphique et une plateforme de visibilité pour la nouvelle génération de jeunes photographes. Parmi les thèmes abordés figurent : les conséquences du changement climatique en Inde, au Kenya, au Sénégal, en Californie, en France et en Espagne, l'élection de Donald Trump, la guerre en Ukraine, la chute de Bachar al-Assad en Syrie, la guerre entre Israël et le Hamas, le 80e anniversaire de la libération du camp de concentration d'Auschwitz, le mouvement des droits civiques mené par Martin Luther King et le 60e anniversaire de l'assassinat de Malcolm X, la chute de Saïgon et le déclenchement de la guerre civile au Liban et en Angola, la mort du pape François, etc.
Du 1er au 3 et 4 septembre se tiendra un atelier de trois jours intitulé « Transmission pour l'Image », un espace de rencontre et de débat. Photographes et éditeurs d'images qui le souhaitent échangeront sur leur travail et les décisions qu'ils ont dû prendre pour vendre leurs photographies, leur quotidien.
Il convient également de mentionner le Visa d'or News , le Visa d'or Reportage et le Visa d'or Rémi Ochlik de la Ville de Perpignan. Les chefs de projet et les chefs de projet adjoints du jury effectueront une sélection parmi tous les reportages vus au cours de l'année écoulée (publiés et inédits) et choisiront quatre nominés par catégorie. Un second jury désignera les lauréats du Visa d'or (News, Reportage et Presse Quotidienne).

Photographie de Paloma Laudet en 2025.
Avec 37 éditions à son actif, le festival réaffirme son rôle de dénonciation. Il est un lieu de réflexion et de reconnaissance pour le travail du photojournalisme, un métier très risqué. Selon le directeur du festival, Jean-François Leroy, « dans un monde encore plus mal en point que d'habitude, ce festival est plus que jamais nécessaire, même si, à ses débuts, lorsque nous avons présenté ce projet, personne n'y croyait. L'une des principales critiques que nous avons dû affronter est que le festival a tendance à être trop sombre, violent et pessimiste. Malheureusement, nous étions un peu trop en avance sur notre temps. Le monde va mal, mais maintenant tout le monde le dit. Le journalisme est en première ligne face à toutes ces mauvaises nouvelles. Certains sont tentés d'être alarmistes, d'exploiter la tragédie, de propager des rumeurs et de semer la panique. Nous, non. »
Leroy a également expliqué que lors des projections nocturnes au Campo Santo et dans les expositions, « nous continuerons à faire ce que nous avons toujours fait : montrer le meilleur du photojournalisme. Des informations nuancées et vérifiées, issues du terrain, et non des réseaux sociaux ; des images réalisées par des humains, et non par l'IA générative ». Il a conclu en déclarant : « Après près de quarante ans de collaboration avec la ville de Perpignan et nos fidèles partenaires, avec mon équipe dirigée par Delphine Lelu, nous sommes plus déterminés que jamais à garantir la continuité du festival. J'espère pouvoir annoncer de nouveaux projets prochainement. »
25 expositions dans toute la ville
Au total, 25 expositions sont à visiter dans toute la ville de Perpignan. Les artistes participants à cette édition sont : Cynthia Boll (Reshaping home: Indonesia's capital migration), Juan Carlos (El Salvador), Jean-Louis Courtinat (40 ans de photographie sociale), Deanne Fitzmaurice (Lionheart: The Story of Saleh), Cédric Gerbehaye (Kashmir. Wait & See), Gaëlle Girbes (Ukraine, survivre au milieu des ruines), Adam Gray (American Madness), Jean-Pierre Laffont (Photographer Unchained), Pascal Maitre (Uncontrollable megacities, Dacca, Kinshasa, El Alto-La Paz), Eugene Richards (Do I know you?), Rijasolo (Madagascar, Land of Spirits), Stephen Shames (A lifetime in photography), George Steinmetz (Feed the Planet), Brent Stirton (Virunga: 100 years), Carolyn Van Houten (The war against Islamic State in Somalia) et les journaux International Daily Press.

Les 28 et 29 novembre (à 8h et 18h), à l'occasion de sa réouverture, le Théâtre Nanterre-Amandiers, théâtre emblématique de l'ouest parisien, a accueilli cette année le Festival Visa pour l'Image dans sa grande salle, entièrement rénovée, d'une capacité de 800 personnes. Dans cet espace, une sélection de reportages sera projetée sur écran géant lors de deux séances animées par Jean-François Leroy et Pauline Cazaubon. Rappelons qu'au cours de ces 37 éditions, le Festival a présenté plus de 1 000 expositions, dont les tirages ont été réalisés par les meilleurs professionnels parisiens.