Une rétrospective monumentale est consacrée à Olga de Amaral à l'Institut d'art contemporain de Miami, réunissant cinquante œuvres couvrant six décennies de l'œuvre de l'artiste colombienne. Fruit d'une collaboration entre l'ICA Miami et la Fondation Cartier pour l'art contemporain, l'exposition, après son succès à Paris, offre une immersion dans l'univers de l'éminente artiste textile basée à Bogotá.
La pratique artistique d'Amaral se révèle à travers des créations complexes, riches en matérialité, en échelle, en couleur et en grilles. Elle a fait du tissage une forme d'art contemporain profonde et expansive, alliant fibre, peinture, sculpture et architecture dans des œuvres monumentales. Son travail fusionne avec l'espace et fait figure de pionnière dans l'élévation de l'art textile à l'échelle internationale, expérimentant des matériaux tels que le lin, le coton, le crin de cheval et le plâtre.

Vue de l'exposition « Olga de Amaral » à l'Institut d'art contemporain de Miami, Cenit, 2019 © Olga de Amaral. Photo © Juan Daniel Caro.
L'une de ses séries clés et les plus reconnues, Estelas (1996-2018), peut être vue à l'ICA Miami, où elle est créée à partir de feuilles d'or évoquant des cartes célestes et une architecture sacrée ; sont également exposées Brumas (2013-2017), des installations suspendues qui ressemblent à un brouillard lumineux que le public peut traverser.
Parmi les 50 œuvres d'Olga de Amaral exposées figurent des pièces inédites aux États-Unis. L'exposition est organisée non pas chronologiquement mais thématiquement, par couleur et par tonalité émotionnelle, créant un dialogue de points de vue entre les œuvres et l'espace architectural de l'ICA. Une expérience esthétique et symbolique : ses œuvres transforment la lumière et les matériaux en paysages sensibles qui invitent à la contemplation ; le fait main et le transcendant s'entremêlent dans un langage unique, empreint de lyrisme.

Vue depuis la Casa Amaral, Bogotá, Colombie. Photo © Juan Daniel Caro.
Dans un contexte où l'art latino-américain occupe une place de plus en plus importante sur la scène internationale, cette exposition réaffirme la position de de Amaral comme figure incontournable, profondément représentative de l'esprit artistique du continent. L'exposition temporaire sera visible jusqu'au 12 octobre au Musée d'art contemporain de la ville floridienne, en parallèle de l'exposition Mildred Thompson : Frequencies.
La scénographie de l'exposition présentée à Paris et à Miami porte la signature de l'architecte de renom Lina Ghotmeh, fondatrice du studio international Lina Ghotmeh – Architecture, basé à Paris. Pour cette exposition, Ghotmeh a imaginé un environnement rappelant une forêt verticale, où les œuvres d'Amaral émergent comme si elles jaillissaient de l'architecture elle-même, en harmonie avec la nature qui inspire son travail. L'architecte, récemment sélectionnée pour diriger la rénovation des galeries de l'aile ouest du British Museum, y déploie sa sensibilité, créant des espaces qui dialoguent profondément avec l'art.
