Si la peur était mouvement ouvre le nouveau cycle « Això que no m'ensenyes » de la vitrine du musée Abelló de Mollet del Vallès, sous le commissariat de Mercè Vila Rigat. Un début marqué par l'œuvre de Maria Alzamora, originaire de Gérone, dans une vitrine devenue un espace phare du musée Valles, libérée et déconnectée du contenu muséographique des autres espaces.
Cette vitrine fait le lien entre l'entrée principale du musée et le chemin menant à la maison du peintre Joan Abelló. Avec ce nouveau cycle, la vitrine allongée de 43 mètres cubes se remplit d'art contemporain, à commencer par l'œuvre de Maria Alzamora. L'artiste, à partir du titre éponyme, Si la peur était mouvement , explore et crée avec le mouvement des corps qui résistent à l'ancrage au sol, qui courent le risque de tomber, qui ont choisi l'instabilité par désir de repousser leurs limites.

L'exposition, présentée jusqu'au 26 octobre, vise à rendre visible ce qui reste habituellement discret, loin de toute exposition. Dans cette proposition du Musée Abelló, le centre de gravité est le corps de la danseuse Alma Steiner, protagoniste d'une composition en mouvement constant. Son geste ne s'arrête jamais : elle bouge, explore, recherche des émotions et poursuit un objectif clair : dissiper les peurs qui nous avertissent des dangers, qu'ils soient imaginaires ou réels, issus du passé, présents ou projetés dans le futur.

Photographie de Maria Alzamora.
On peut expliquer que cette vitrine du Musée Abelló soit devenue une sorte d'Espace 13 de la Fondation Miró. Mercè Vila succède aux cycles précédents organisés par Isabel Lázaro, David Armengol, Mercè Alsina, Oriol Fontdevila ou Marta Pol, mais elle est toujours restée un espace de production et de diffusion des arts visuels, une sorte de point d'ouverture vers la multidisciplinarité et l'interdisciplinarité des langages des artistes émergents. Il est indispensable de s'arrêter devant cette vitrine artistique, quelle que soit l'orientation d'une ville en mouvement constant comme Mollet. Et avec « Aixto que no m'ensyes » et un point de départ de « Si la por fos movimento », le regard doit s'aligner sur le mouvement créé par Maria Alzamora.
Texte de Mercà Vila du nouveau cycle de L'aparador
Un corps tel un réceptacle rempli d'os, de muscles, d'articulations et de sang. Ce même corps, lui aussi, est rempli de souvenirs, d'idées, d'illusions et de peurs. Ainsi, un corps tel une amphore débordante de matière et d'émotions. Parfois, ce corps-réceptacle repose sur un pied large qui lui confère une certaine stabilité, tandis que, d'autres fois, il repose sur une base instable qui le fait légèrement vaciller. Chaque corps s'est façonné à l'image du contenant qui lui convenait le mieux : certains ont à peine renforcé le pied pour ne pas craindre de tomber et de se renverser sous un coup de vent, et d'autres ont préféré une base arrondie pour toujours ressentir le balancement.

Photographie de Maria Alzamora