Des expositions
CITISSIMUM ALTISSIMUM FORTISSIMUM : le sport comme symptôme contemporain
Une exposition à Arts Santa Mònica explore la dimension la plus critique et symbolique du sport.
Dans la société d’aujourd’hui, presque tout semble tourner autour de la comparaison, de la classification et de l’amélioration constante. Nous nous mesurons entre nous et avec nous-mêmes, que ce soit par la vitesse, l’endurance, la performance, l’efficacité ou toute autre unité permettant une hiérarchie claire. Cette façon de comprendre le monde n’est pas nouvelle, mais elle a pris un essor particulier ces dernières années, et pas seulement dans le monde du travail ou dans le domaine universitaire, mais aussi dans la façon dont nous nous rapportons les uns aux autres, dont nous nous présentons et dont nous vivons notre propre corps. Au milieu de ce panorama, le sport a non seulement gagné en importance, mais est devenu le grand symbole de cette culture de la rentabilité, du dépassement et du contrôle.
L'exposition CITISSIMUM ALTISSIMUM FORTISSIMUM, qui peut être visitée au Centre Arts Santa Mònica à partir d'aujourd'hui et jusqu'au 14 septembre, prend le sport comme point de départ. Le titre, qui joue avec le latin, nous parle de cette envie d'aller à la limite, plus vite, plus haut, plus fort. Ici, le but n’est pas de célébrer le succès sportif, mais de l’observer de près et de voir ce qui se cache derrière une telle démonstration de force et de mérite.
Cànon, Mateo Maté
Bien qu’étant une pratique profondément enracinée et omniprésente dans notre société, le sport a souvent été peu abordé par le monde de l’art contemporain. Cette exposition vise à combler cette lacune et propose une réflexion critique sur son rôle de miroir — et en même temps de moteur — de nombreuses logiques dominantes de notre époque : la compétitivité, l’obsession de la mesure, la normalisation du corps et la recherche constante de la performance. À travers des pièces qui recourent souvent à l’absurde, à l’ironie ou à la déformation symbolique, l’exposition déploie un regard qui questionne les valeurs qui soutiennent le sport de masse et de compétition, et nous invite à reconnaître à quel point ce système de valeurs imprègne notre quotidien, nous rendant participants à une course continue où tout est susceptible d’être quantifié et transformé en spectacle.
O Campo, Joachim Schmid
Avec la participation de créateurs tels que Cabosanroque , Curro Claret , Ca l'Enredus - Actuavallés , François Delaunay et Julià Carboneras , FRAU recerques visuals , Irena Visa et Pau Masaló , Joachim Schmid , Joan Fontcuberta et Arnau Rovira , La Juan Gallery , Mateo Maté , Miet Warlop , Passión/Aquassión , Paula Artés et Realmente Bravo , les œuvres utilisent toutes sortes de ressources visuelles et conceptuelles pour aborder des questions telles que la surveillance corporelle, la fabrication du succès, la technicisation du mouvement et la pression de se démarquer. Ici, chronomètres, capteurs et données biométriques cessent d’être des outils neutres et deviennent les symboles d’une société obsédée par la quantification de tout.
L'exposition a été conçue par Cabosanroque et Enric Puig Punyet , qui forment l'équipe curatoriale. Ensemble, ils ont construit une histoire qui non seulement dépeint le visage le plus visible du sport, mais montre également comment cette culture compétitive traverse de nombreux autres domaines. CITISSIMUM ALTISSIMUM FORTISSIMUM est donc un regard critique sur un mode de vie marqué par le besoin de se démarquer, par la peur d’être laissé pour compte et par l’exigence de soi poussée à l’extrême.
Anatomies del límit, Joan Fontcuberta i Arnau Rovira (2025)
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