Des expositions
Sean Scully revient à Barcelone
Né à Dublin en 1945, Sean Scully débarque à Barcelone en 1994 et y ouvre rapidement un atelier qu'il combine avec ses autres études à Munich et à New York. Pendant vingt-cinq ans, il a passé de longs séjours ici et en 2019, son départ de Barcelone a été entouré d'un certain tollé en raison de certaines déclarations qu'il a faites sur le catalan.
Au cours de ces années à Barcelone, Scully a expérimenté des techniques telles que le vitrail et la peinture murale à fresque, et le résultat est son intervention dans l'Espace d'Art Sean Scully, rattaché au Musée de Montserrat, dans la chapelle romane de Santa Cecília à Montserrat en 2010-2015 et les vitraux de la cathédrale de Gérone en 2010-2011. En 2014, des spéculations ont circulé sur la possibilité de faire don de deux cents de ses œuvres à la ville de Barcelone pour la création d'un musée dédié à son œuvre dans ce qui devait être l'Esplanade de Montjuïc, un projet qui n'a pas abouti.
En 2007, la Fondation Miró a présenté une rétrospective de cet auteur, qui a toujours avoué être un fervent admirateur de Mark Rothko et qui reconnaît également l'influence d'autres artistes tels que Mondrian, Klee et Matisse, qui l'ont conduit à devenir l'un des artistes les plus marquants de l'abstraction contemporaine. Cette année, la Fondation Catalunya La Pedrera a programmé une nouvelle exposition rétrospective de Sean Scully du 14 mars au 6 juillet, l'année même où l'artiste fêtera ses 80 ans, et a confié le commissariat à Javier Molins, expert de l'œuvre de l'artiste irlandais. La proposition présentée à cette occasion nous permet de voir une soixantaine d'œuvres structurées dans un parcours chronologique qui comprend certaines des premières pièces des années 1960 dans lesquelles il est parti d'un intérêt initial pour la figuration, un intérêt que Scully a rapidement abandonné pour se plonger d'abord dans le langage de l'abstraction géométrique, pour explorer ensuite l'esthétique minimaliste et revenir à partir des années 80 à l'abstraction géométrique qui l'a caractérisé.
Small Cubed 9, Sean Scully (2021) © Sean Scully. Cortesia de l’artista
L'approche de l'exposition de Javier Molins se traduit par un voyage qui nous emmène vers l'œuvre la plus récente, et les preuves qui visent à mettre particulièrement en valeur la production des dernières années sont les quatorze œuvres produites récemment, œuvres dans lesquelles, curieusement, on peut percevoir un retour à la figuration. L'exposition comprend quelques exemples de la production artistique du photographe Scully, un aspect de sa création qui, si dans l'exposition de 2007 à la Fondation Miró il a illustré le travail photographique centré sur les murs en pierre sèche typiques du paysage rural irlandais et qui l'ont tant inspiré, à cette occasion il se concentre sur le travail rigoureux d'observation de fragments de façades, fenêtres, portes... d'architectures souvent dégradées, capturées par l'appareil photo de Scully dans des environnements proches de Barcelone et qui offrent des géométries complexes très expressives et pleines d'un certain lyrisme.
Les visiteurs pourront visionner un documentaire réalisé par David Trueba qui leur permet d'entrer dans l'atelier de Sean Scully à Londres, de le voir travailler sur ses dernières œuvres et de parler de son travail. Il présente également le travail préparatoire de l'exposition à La Pedrera et comprend également une conversation entre David Trueba et le commissaire de l'exposition, Javier Molins. Dans le cadre de ce qu'ils appellent « activités d'exposition élargies », deux concerts et une visite à Santa Cecília de Montserrat sont prévus. En somme, une possibilité de s’immerger pleinement dans l’œuvre de celui qui est, sans aucun doute, l’un des grands créateurs de l’abstraction géométrique.
Fez, Sean Scully (2024). © Eva Herzog
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