La pratique interdisciplinaire de Maria Camila Sanjinés débarque au Bòlit, Centre d'art contemporain de Gérone, avec « Anar per terra », une exposition visible jusqu'au 28 septembre. Un parcours créé à partir d'une série d'installations céramiques qui explorent les manières contemporaines d'habiter les marges.
L'artiste colombienne, qui vit à Olot, explore les identités, le genre, le déplacement, la diversité, la mémoire et l'appartenance, mais dans El Bòlit elle crée à travers la terre comme matière germinale où elle questionne le droit de l'être humain au refuge et le besoin ancestral d'habiter un lieu protégé ; l'expérience de vivre dans les fissures, dans des non-lieux et la création d'objets artistiques après des réunions communautaires collectives.

Nous sommes une espèce qui vit dans des grottes. Nous ne sommes pas faits pour dormir à la belle étoile ; nous avons perdu nos cheveux et notre peau est devenue de plus en plus fine. Nos habitations nous protègent, nous réchauffent et conservent nos restes. Elles accumulent toutes sortes d'histoires : gravats, chaises, matières organiques, draps qui marquent notre peau, morsures, cuillères, brosses qui ont consacré leur existence à nous nettoyer les dents.
« Certains de ces fragments nous accompagnent tout au long de notre vie, formant une seconde peau. D'autres nous accompagnent comme des trophées ou des appendices inutiles. Notre corps se fond avec les ruines, formant les pièces d'un puzzle qui ne s'emboîtent pas parfaitement, forcées de coexister. Nous nous transformons à chaque seuil franchi, nous moulant aux contours des nouvelles cavernes qui nous accueillent. Nous murmurons notre gratitude à ces abris, à ces géographies intimes qui nous recouvrent. Le droit à un logement décent, à un abri simple : un droit fondamental, un besoin primaire, un écho hominien en quête de la caverne où reposer nos os », explique Maria Camila Sanjinés.

Un projet d'exposition né d'une recherche participative, issue de rencontres avec des groupes vivant dans ces fissures contemporaines. Ce projet a été conçu comme un processus intégral : recherche et résultat. La recherche a débuté par des rencontres entre l'Association culturelle La Volta, le Bòlit et l'artiste, afin de tisser une collaboration qui s'ancrerait dans la ville.
Le vendredi 19 septembre, une visite guidée du Bòlit est programmée par Maria Camila Sanjinés à 19h. Une occasion de connaître en détail son travail et cette exposition de Going to Earth.
