Des expositions
Cabello/Carceller : la chambre grise étape 1
Exploration de la mélancolie, de l'identité et de la résistance chez Prats Nogueras Blanchard.
The Gray Room: Scene 1 est la nouvelle exposition de Cabello/Carceller qui peut être visitée à la galerie Prats Nogueras Blanchard à Barcelone. L'exposition prend comme point de départ la couleur grise, souvent considérée comme complémentaire d'elle-même dans la théorie des couleurs. Cette teinte, avec son infinie gamme de nuances, sert de métaphore pour explorer des concepts tels que la mélancolie, l’identité et la dissidence. Selon le philosophe Peter Sloterdijk, le peintre Paul Cézanne a déclaré que « tant que vous n'avez pas peint un gris, vous n'êtes pas un peintre », suggérant que la maîtrise du gris est essentielle dans l'art.
Cabello/Carceller utilisent le gris pour représenter la mélancolie comme un état d’esprit qui reflète le sentiment d’être pris au piège entre un avenir incertain et un passé nostalgique. Cette mélancolie est aussi un espace de réflexion sur la violence qui menace les corps dissidents et minoritaires, ainsi que sur la nécessité de trouver de nouvelles formes de résistance. La mélancolie n’est donc pas ici un état passif, mais un geste de subversion, une pause qui permet de questionner les récits dominants et d’imaginer de nouvelles formes d’existence. Les artistes abordent également l’indiscipline de la mélancolie, son inutilité dans un environnement hyperactif, comme une opportunité d’analyser de manière critique la société actuelle. Cette position ambivalente permet de questionner les mécanismes d’assujettissement qui façonnent l’identité, en reconnaissant que le sujet émerge traversé par ces mécanismes et qu’il n’y a pas d’issue si l’on n’est pas capable de parier sur le jeu.
Futuro: Itinerario #1, Cabello/Carceller (2001)
Le concept de chambre grise est compris ici comme un espace symbolique où les frontières entre présence et absence s’estompent, créant un territoire où l’identité se construit à partir de nuances et de contradictions. Cabello/Carceller jouent avec cette idée pour explorer les tensions entre visibilité et invisibilité, ainsi que les structures de pouvoir qui conditionnent la façon dont nous nous percevons et sommes perçus. À travers des installations, des vidéos et des textes, l’exposition, qui peut être visitée du 25 mars au 24 mai, ouvre un espace de dialogue où la couleur grise devient le protagoniste principal et un outil pour redéfinir les limites de la représentation et de l’identité.
Cabello/Carceller, formé par Helena Cabello (Paris, 1963) et Ana Carceller (Madrid, 1964), est connu pour remettre en question les rôles et les stéréotypes associés au genre. Son travail réfléchit sur la construction de l’identité en relation avec l’environnement social, culturel, politique et économique, subvertissant les images et les codes de comportement pour déstabiliser la vision que nous avons habituellement de la réalité.
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