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Des expositions

"Sous une faible lumière" de Xavier Ribas

À propos de l'exposition 'Sous une faible lumière' à ProjectesSD qui a eu lieu du 19 janvier au 30 mars 2024

"Sous une faible lumière" de Xavier Ribas

Xavier Ribas (Barcelone, 1960) est un photographe avec très peu de photographies. C'est le genre d'auteur qui ne photographie que s'il y a une recherche, une recherche approfondie et un travail de contact empirique avec les lieux au préalable. Malgré son peu de travail, il est le plus influent parmi les jeunes générations. Une de ses expositions est tout un événement. C'est pourquoi Sota una lumine, dans la galerie ProjecteSD, en vaut la peine. Il présente deux blocs de pièces, Esdevenir (2020) et Gel mort [Comme l'air emprisonné dans ses poumons] (2024). Le premier est une extraordinaire paraphrase visuelle du roman de Peter Weiss, L'Esthétique de la Résistance (1975-1979). Et j'ai l'impression que je suis un peu responsable de cela. J'ai donné la boîte en métal tellement de fois avec ce bloc de livres que plus d'une personne l'a acheté. Et en plus, il a fini de le lire. En revanche, le livre de Peter Weiss fait partie de ces textes que personne n'ose considérer comme de la littérature. Le lire est un acte de foi. Les photos de Xavier Ribas évoquent les cinquante premières pages.

Dans les salles du musée d'archéologie classique de l'université de Cambridge, on ne voit que des répliques en plâtre que Ribas, comme il le dit, possède dans le coin de sa maison. Très différent de ce qui se passe dans l'autre pièce, Dead Ice, une installation de quarante photographies prises sur le glacier Juncal Norte, au Chili, il y a tout juste un an. Ce nouveau travail poursuit la recherche commencée il y a dix ans avec Nitrate, un projet axé sur la critique de l'extractivisme dont souffre le Chili depuis le XIXe siècle. Un fait qui ferait de ce pays le laboratoire du capitalisme le plus vorace.

Les grandes compositions de vues mêlant opérations minières et pétroglyphes ouvrent la porte à une photographie qui dépasse l’époque classique de la photographie. Avec la pièce qu'il possède dans le passage de Mercader, Ribas se déplace vers les glaciers les plus proches de Santiago, la capitale du pays. Mais aujourd’hui, le résultat est terrifiant. Une terre lavée et concassée, mélangée à de la glace morte. Potentiel d'eau à exploiter très prochainement. Ainsi, photographiquement parlant, l’appareil photo ne documente plus le passé mais le futur. L’image devient le dispositif qui annonce une exploitation imminente. La dalle du futur hypothéqué. Tenez-vous devant la pièce, voyez ce que vous en pensez

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